Les Arts Martiaux – La voie de la connaissance de soi par la discipline

Les arts martiaux sont bien plus qu'une simple technique de défense, c'est une pratique ancestrale qui dépasse les frontières culturelles et offre un chemin vers le développement personnel, l'autodiscipline et la maîtrise de soi. Profondément ancrés dans des traditions anciennes variées, ces arts ont évolué à travers les âges pour devenir des pratiques sophistiquées, apportant des avantages physiques, mentaux et spirituels à ceux qui les étudient avec sérieux et persévérance.

Origines et évolution

Les racines des arts martiaux plongent dans l'histoire de plusieurs millénaires, issues de diverses cultures à travers le monde. Voici un aperçu historique :

Kalarippayattu, l'ancêtre des arts martiaux

Aussi connu sous le nom de Kalarippayattu, cet art martial trouve ses origines au Kerala et au Tamil Nadu, dans le sud de l'Inde. Le terme "Kalarippayatt" provient du malayalam, où "kalari" désigne un espace d'entraînement, et "payatt" se réfère au combat ou à l'entraînement intensif.

Histoire :

Kalarippayattu est considéré comme l'un des plus anciens systèmes martiaux au monde, avec des références remontant au IIe siècle avant notre ère. Les premières mentions écrites de cet art se trouvent sur des feuilles de palme datant de cette époque. Le Rig-Véda évoque également un art martial antique similaire, visant des points vitaux, ce qui rappelle les techniques du Kalarippayattu.

Cet art martial est lié aux traditions dravidiennes, bouddhistes et aryennes, ce qui en fait un riche mélange culturel. Il a pris forme au XIIe siècle et a connu son apogée entre le XVe et le XVIIe siècle, devenant une composante essentielle de la société du Kerala. À cette époque, les guerriers Nayars étaient chargés de maintenir l'ordre, réglant les conflits entre royaumes par des combats singuliers.

Cependant, au XVIIe siècle, avec la colonisation britannique, la pratique du Kalarippayatt a été interdite. Malgré la répression, certains maîtres ont continué à transmettre cet art dans la clandestinité, permettant à cette tradition de perdurer jusqu'à la libération de l'Inde en 1947.

Pratique et apprentissage :

Le Kalarippayatt se pratique dans un "kalari", une salle d'entraînement spécifique. Cet art se distingue par des postures basses et des mouvements agiles, souvent inspirés par les animaux. La formation comporte quatre niveaux : meythari (exercices fondamentaux), kolthari (armes en bois), ankathari (armes métalliques) et verumkai (combat à mains nues).

Une maîtrise complète du Kalarippayatt requiert une connaissance approfondie des points vitaux du corps, non seulement pour le combat, mais aussi pour la guérison. Les maîtres sont souvent des guérisseurs ayurvédiques, capables de traiter les blessures grâce à leur savoir.

Transmission et influence :

Le Kalarippayatt a influencé bien au-delà des frontières indiennes. Par exemple, certains danseurs de kathakali intègrent des éléments de cet art dans leur formation. D'après des légendes, cet art aurait même contribué à la naissance du kung-fu en Chine, par l'intermédiaire de Bodhidharma, un moine indien qui aurait enseigné au monastère de Shaolin.

En Chine, des pratiques comme le kung-fu et le tai-chi ont émergé, combinant défense personnelle et développement physique et spirituel. Au Japon, le karaté, le judo et l'aïkido se sont épanouis en s'inspirant de la tradition guerrière des samouraïs.

Au fil des siècles, les arts martiaux ont traversé les frontières, s'enrichissant des échanges culturels entre civilisations, donnant naissance à une multitude de styles comme le taekwondo en Corée, le muay thai en Thaïlande ou encore le jiu-jitsu au Brésil.

Aujourd'hui, des promoteurs modernes comme Anil Machado en Europe et Shiva Rhea aux États-Unis contribuent à la renaissance mondiale du Kalarippayatt, attirant de nouveaux adeptes de cet art millénaire.

Principes clés

Chaque discipline martiale repose sur des principes fondamentaux qui structurent la pratique et la philosophie de l'art. Parmi eux :

  • Discipline et dévouement : La progression dans les arts martiaux nécessite une rigueur et un engagement quotidien. La constance dans l'entraînement et le respect du maître sont primordiaux pour progresser.
  • Respect et humilité : Les arts martiaux inculquent le respect des autres, des enseignants et des traditions. L'humilité est une vertu centrale à cultiver.
  • Maîtrise de soi : La maîtrise de ses émotions et de ses réactions est au cÅ“ur de la pratique des arts martiaux, qui vise à canaliser l'énergie de manière constructive et non violente.
  • Équilibre et harmonie : Les arts martiaux cherchent à aligner le corps, l'esprit et l'âme, favorisant une harmonie intérieure et un sentiment de connexion avec l'environnement.

Bienfaits physiques

Pratiquer les arts martiaux offre divers bienfaits physiques, notamment :

  • Renforcement musculaire et flexibilité : Les techniques martiales sollicitent différents muscles, ce qui renforce le corps tout en améliorant la souplesse.
  • Coordination et équilibre : Les mouvements complexes des arts martiaux développent la coordination entre les membres et affinent le sens de l'équilibre.
  • Amélioration cardiovasculaire : Les entraînements intenses renforcent le système cardiaque et respiratoire, favorisant une meilleure santé globale.
  • Techniques d'autodéfense : Les arts martiaux enseignent des moyens efficaces de se protéger et de réagir à des situations de danger.

Bienfaits mentaux et émotionnels

Les arts martiaux offrent également de nombreux bienfaits pour l'esprit, parmi lesquels :

  • Réduction du stress : Grâce aux exercices et à la méditation, les pratiquants peuvent diminuer leur stress et apaiser leur esprit.
  • Amélioration de la concentration : La pratique régulière développe la capacité à se focaliser pleinement sur chaque action, favorisant la concentration dans d'autres aspects de la vie.
  • Augmentation de la confiance en soi : Le dépassement de défis physiques et mentaux renforce la confiance en ses capacités.
  • Persévérance et résilience : Les arts martiaux apprennent à surmonter les obstacles avec patience et détermination, qualités transposables à la vie quotidienne.
  • Respect et empathie : La pratique inculque des valeurs de respect et d'empathie, encourageant des interactions sociales positives.

Conclusion

Les arts martiaux vont bien au-delà du combat physique ; ils représentent un chemin complet vers le bien-être. Que ce soit pour développer la force, améliorer la discipline personnelle ou atteindre une harmonie intérieure, les arts martiaux apportent des bénéfices sur tous les plans.

En vidéo

Découvrez en vidéo des enchaînements de Kalaripayattu

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Et pour les lecteurs désireux de poursuive la décourte de soi à travers l’art martial, une lecture des plus intéressante sur le sujet :

 

Hara – Le centre vital de l’homme

Le  » Hara  » n’est pas seulement une théorie doctrinale . c’est l’enseignement d’une pratique au service de l’essentiel. La pratique de Hara aide à la fois dans la maîtrise de la vie en ce monde et dans la progression sur la Voie. Il s’agit de la Voie qui redonne à l’homme ayant perdu ses racines, la conscience de son origine éternelle et qui le prépare à réaliser sa destination première, c’est-à-dire à révéler l’Etre dans l’existence. Le retour en son centre originel de l’homme devenu étranger à lui-même a toujours joué un rôle décisif dans l’engagement sur la Voie. L’enseignement et la pratique du Hara, du centre vital de l’homme, font prendre conscience de ce processus. Pour ce qui est des rapports entre  » esprit occidental  » et  » sagesse orientale « , il devient évident que les oppositions entre monde oriental et monde occidental constituent, au fond, un problème inhérent à la nature profonde de l’homme. Il faut faire une distinction entre les principes fondamentaux à valeur humaine générale et leur concrétisation qui prend différentes formes selon la race, les conditions géographiques, la tradition spirituelle et le niveau de développement. Le présent ouvrage n’a pas d’autre prétention que d’ouvrir une porte menant à une sagesse née de l’expérience transcendantale, sagesse dont on n’a pas, jusqu’à présent, assez apprécié la valeur. Qu’il commence aujourd’hui à en être autrement ne signifie pas que l’on emprunte à une conception orientale, mais au contraire que l’on s’ouvre à une vérité propre à tous les hommes, vérité qui n’avait pas encore fait son chemin.

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